Description
Ces dernières années, un vif débat s’est développé autour de la valeur esthétique du geste, envisagé dans son double aspect performatif (exécutif et poïétique) et communicatif. C’est dans ce contexte que s’inscrit ce livre, qui pose une question, à la fois simple et redoutable : par quoi un gestefait-ilsenspour celui qui l’exécute (le performeur) comme pour celui qui l’interprète (le spectateur) ? L’intérêt des contributions rassemblées iciréside dans le fait qu’elles abordent directement cette question à partir d’une ré exion approfondie sur les arts performatifs, visuels, sonores et littéraires. L’interrogation se déploie à travers ces différents champs. Mais qu’il s’agisse de la danse, de la musique, de la peinture, de la philosophie ou de la littérature, c’est à chaque fois l’énigme «d’un sens qui af eure à même un mouvement ou d’un mouvement qui est signi ant par sa dynamique propre» qui est repensée et posée comme un nouveau défi. Dans ses conclusions, le présent recueil conduit à formuler deux hypothèses, encore peu explorées jusqu’à présent. Selon la première, la signi ance immanente au geste –par quoi ilfaitsensaussi bien pour celui qui l’exécute que pour celui qui le regarde – s’ancre essentiellement dans le rythme, c’est-à-dire plus précisément dans la durée intérieure qu’il symbolise et qu’il nous transmet. Selon la deuxième hypothèse, cette signi ance immanente au geste permet de thématiser trois formes principales d’empathie : l’empathie aperceptive générale, pour les formes linéaireset les formes sonores; l’empathie dite intersubjective, pour l’apparence sensible des êtres humains, et notamment pour leurs expressions. En n, l’empathie pour les oeuvres d’art, qui à son tour inclut l’empathie esthétique et l’empathie pratico-éthique.