Description
L’État-nation est aujourd’hui une épave du passé, un projet politique que le XXe siècle a usé et détruit. Il survit comme fragment d’une époque glorieuse, où les États européens dominaient de manière incontestée un monde dont ils étaient le centre gravitationnel naturel. Or, de nouvelles formes de pouvoir et d’organisation sociale émergent dans les plis de la globalisation et de la civilisation technologique, condamnant à l’extinction ce qui reste de la machine étatique moderne. De manière analogue, de nouvelles identités personnelles et collectives surgissent parmi les décombres de l’individualisme bourgeois, effritant inexorablement le mythe et l’image de la nation. Le destin anthropologique et politique de notre planète semble ainsi suspendu entre un passé qui tarde à disparaître et un futur incertain où, à l’ombre des nouvelles technologies, s’affirment les styles de vie, les catégories mentales et les systèmes biopolitiques qui forgeront le prochain millénaire.