Marguerite Caetani fut l’instigatrice d’une des plus belles revues littéraires de l’entre-deuxguerres, Commerce. Par la correspondance échangée avec les trois hommes qui reçurent le titre de directeur, Paul Valéry, Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud, selon l’ordre qui figure dans les cahiers trimestriels, le lecteur entre dans la fabrique de la revue, et accède ainsi à un témoignage essentiel de l’histoire littéraire. Si le rôle primordial de la princesse, à la lumière de son intense activité épistolaire, ne fait aucun doute, Valéry, Fargue et Larbaud contribuent chacun à leur façon à la vie de la revue. Les lettres de Valéry sont pleines d’esprit et d’humour, et reflètent tout autant l’effervescence du Paris artistique des années 1920, que les affres de l’écrivain face à sa table de travail. Bien que Fargue ne soit pas vraiment un directeur et collaborateur très fiable, il partage avec Marguerite Caetani un vaste réseau amical et mondain, et quémande toujours avec drôlerie et délicatesse. La correspondance échangée avec Larbaud, qui constitue l’ensemble le plus important du corpus, montre son rôle fondamental pour cette revue d’ouverture et d’échanges, et nous ouvre les coulisses de Commerce. C’est donc une histoire d’amitiés croisées unies par l’amour des belles lettres que nous offre cette correspondance.